LE PIT BULL, LE CROCODILE ET LA TORTUE ( partie 3 )

Publié le par leblogdeterry.over-blog.com

Sabado, Domingo -

 

Je ne sais plus trop où j’en étais de mes sessions de surf au Costa rica, une chose était sûre, ça se passait à Tamarindo, le village des « gringos », quelquefois aussi à Playa Avellanas, Playa Negra et Playa Junquillal.


 

 


 

Parfois l’inspiration pouvait s’avérer tout aussi fragile que le surf.

De temps en temps les vagues s’offraient, évidentes. Il avait fait beau pendant plusieurs jours et l’Océan avait repris ses atours d’un bleu profond, les vagues se succédaient, elles s’ouvraient comme un rideau en gauche ou en droite suivant l’humeur du moment.

 


 

Et puis des orages énormes s’abattirent à nouveau sur nous pauvres pêcheurs, la pluie ne cessait de dégouliner sur les tôles ondulées du Guanacaste, quelques grandes marées, l’équinoxe peut-être qui sait ?

Les vagues se chargeaient de sable, l’eau marron se déversait sur nos épaules, initiant des trajectoires improbables, des planches se cassaient, des détritus plastiques faisaient leur apparition au milieu des coquillages, la guerre du plastique contre les coquillages continuait inexorablement. Qui l’emporterait ?

La chaleur humide et salée de la saison des pluies faisait régner sa loi sur la Playa Avellanas.

Quelques coquillages suspendus à des fils de pêches ornaient une cabane de fortune qu’une famille de touristes avait patiemment érigé jour après jour, un blondinet trapu comme un crabe, brulé par le soleil et tatoué comme un guerrier aztèque, sa compagne, décolorée par la puissance des éléments, et leurs enfants qui ne quittaient pas leurs planches de surf.

 


 

Des vagues marrons déroulaient très approximativement et il fallait du courage ou être en manque pour aller défier « pequino Hawai » à 1 mètre cinquante bien creux, du solide, du costaud, de la barrique on vous dit !

 

 


 

 

Lunes -

 

L’avantage de louer une planche dans un village de touristes c’est qu’on peut en changer sans arrêt, je retrouve les joies du shortboard avec une planche Surftech Al Merick 6.6 bleu ciel, quand je pense que je n’avais jamais surfé une surftech, c’est vraiment tout léger et ça me repose les bras après une semaine de longboard bien lourd !

Direction le « Beach Club », jus de papaye, OK Cool Girl tout va bien, je file à l’estuaire, short jaune poussin, planche bleu ciel, je maitrise le canard tout en décontraction genre il ne peut rien m’arriver, une première belle série décale un petit peu avant que j’arrive au peek, marée basse, je me prends toute la série sur le dos dans un mètre d’eau, en fait c’est plus gros que prévu, ça ferme sur tout l’estuaire… Rien qu’un mauvais moment à passer tout va bien, je suis au peek, il pleut un peu, c’est chaud, les meufs qui surfent sont stringuées comme jamais, l’Amérique centrale …

Les vagues ferment pour la plupart mais il y a de la taille et c’est cool de partir au take-off avec la 6.6, histoire de retrouver les sensations et le feeling de la shortboard.

Je reste l’après-midi jusqu’au coucher de soleil à dériver, au gré de mes envies, le plaisir de surfer en short, le plaisir des couleurs dans le ciel au moment du coucher de soleil, que du bonheur. Je vois Cool Girl sur la plage qui me mitraille, bon y faut que j’assure je pars late take-off sur une vague plus grosse que les autres et qui en plus ferme, je suis même obligé bien involontairement de taxer un gars sur une  « vraie » droite qui malgré tout ferme très vite, je présente mes excuses auprès du mec, tout va bien, tout le monde est cool, je ne recommencerai pas, ne pas faire aux autres ce qu’on ne voudrait pas qu’on nous fasse comme disait ma grand-mère celle qui faisait du vélo.

Sur la plage toujours beaucoup de surfers, des jeunes, des vieux, des filles, des mecs, des baby… c’est la cool life !

 


 

 

Martes -

 

Escapade romantique n°1 à Rincon de la Vieja, bains de boue, sources d’eau chaude, eau fraîche, ballades à cheval dans la montagne, des milliers de papillons, ballades en forêt, spider monkeys, figuiers étrangleurs, toucans, le célèbre papillon bleu électrique et noir nous souhaitent la bienvenue un peu comme dans un film de Walt Disney mais c’est pas celui de la photo, il est trop dur à photographier. Sorry for this fox !

 


 

 

Miercoles -

 

Visite guidée dans le parc national de Las Baulas, je savais que les crocodiles de l’estuaire n’avaient jamais attaqués d’humains depuis de nombreuses années, il y a très exactement 70 caïmans qui se baladent dans le coin, tranquilles, pas énervés. Ils mangent pas mal de trucs, batraciens, oiseaux, singes, suis-je en danger quand je traverse la rivière avec ma planche de surf ? Non mais malgré tout faut pas trainer …

 


 

On pénètre en barque dans la mangrove, c’est la saison des amours, il y a des bébés crabes et des bébés crocodiles dans tous les coins, des baby singes hurleurs dans les frondaisons, nous apprenons que la mangrove est en fait une gigantesque maternité, c’est bien simple tout le monde vient dans le coin pour se reproduire, en bord de plage les tortues Luth, et ici crocodiles, batraciens, birds, crabes multicolores …

Alors d’un point de vue plus technique il faut comprendre que les racines des mangroves filtrent l’eau de mer, le sel sort par les feuilles, et c’est de l’eau douce qui se déverse dans la forêt, magique nature, ingéniosité de la création, je suis ravi d’apprendre tout çà, protégeons les mangroves ! Save life !

C’est trop vous demander ? Save and protect life putain !

 


 

 

Jueves -

 

Face à l’hôtel Diria à Tamarindo, il y a un rocher qui coupe la houle en deux, ça donne une droite et une gauche qui fonctionnent différemment suivant la marée.

Je choisis d’aller défier la droite pendant le coucher de soleil. Pas de vent, mer glassy, lac, miroir, la houle rentre régulièrement, peut-être un mètre trente sur les vagues les plus grosses de la série. C’est parfait et puissant, le take-off part tout seul, catapulté dans une section de la vague qui pourrait tuber mais ce soir ça tube pas, too bad !

On est trois au peek dont un débutant, autant dire que c’est de la régalade, on prend tous une vague par série, l’eau est si chaude je me croirais dans un bain, le coucher de soleil éclatant, magique avec les bruits de la jungle qui commence à s’élever du fin fond de l’estuaire accompagnant le crépuscule, les ombres des arbres, la mangrove, toute cette bande verte très épaisse qui vient compléter cette petite touche au fin fond de la plage, c’est magnifique, on est dans le green !

Saison des pluies, saison des amours, des naissances, végétation luxuriante, inextricable, je revois les bébés caïmans et les baby crabes dans la matrice nourricière de la mangrove, le cœur de la vie …

 

 


 

 

Viernes -

Escapade romantique n°2 : Nicaragua

 

Après avoir passé la frontière du Nicaragua, des éoliennes sur des kilomètres et des kilomètres, énergie renouvelable super ! C’est très moche aussi, on s’en sortira jamais.

Face à un lac au Nicaragua, un sentiment de plénitude nous envahit, le reflet des nuages sur cette étendue bleutée, le calme infini, les écoliers qui visitent l’endroit, ma parole on m’avait bien dit que Dieu existe !

 


 

Au retour à la frontière, des jeunes mecs d’Oxford traversent le continent américain de part en part avec un bolide fonctionnant uniquement avec des énergies renouvelables (www.racinggreenendurance.com), à leurs côté pieds nus des gamins tendent le bras pour récupérer quelques piécettes.

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